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Tout le monde a eu un jour l’occasion de plier un bateau, une cocotte, un avion… sans se douter que cette activité ludique, considérée comme un amusement pour enfants, constituait une approche, bien modeste en fait, d’un art authentique, fruit d’une longue tradition.

Bref historique

On pense que l’art de plier le papier est apparu conjointement à la découverte de la fabrication de ce matériau aux propriétés si particulières. C’est ainsi qu’il vit vraisemblablement le jour en Chine, vers le IIe siècle avant notre ère.

La fabrication du papier connut un essor particulier au Japon à partir du VIIe siècle où apparut une tradition de pliages à signification symbolique utilisés lors de cérémonies ou ayant valeur de porte-bonheur et associés aux présents, tradition encore vivante aujourd’hui.

Si l’art du pliage a suivi le papier au fur et à mesure de sa diffusion dans le monde, comme en témoigne l’existence de pliages de tradition ancienne dans plusieurs pays, c’est au Japon qu’il connut le développement le plus important, tenant une place dans la vie quotidienne. Ainsi de nos jours, l’art de plier le papier est désigné dans le monde entier par le terme « origami » (des mots japonais oru, plier et kami, papier). Le pliage se transmettait par l’apprentissage direct, la démonstration.

Depuis quelques décennies, un « solfège » a été fixé codifiant en quelques signes une notation qui permet de transcrire les étapes de réalisation des pliages. Ce code international permet la diffusion des modèles dans un langage universel.

Des créateurs toujours plus nombreux dans le monde entier ajoutent au fonds traditionnel de nouveaux modèles, véritables créations, laissant libre cours à l’imagination, l’intelligence des formes, l’astuce selon la sensibilité et le style de chacun.

Les règles de l’art

L’origami consiste donc, à partir d’un seul carré de papier, à réaliser par une succession de plis toutes sortes de modèles, figuratifs ou non, sans découpage, collage, adjonction d’autres matériaux ni décoration du modèle terminé.

Dans le domaine de l’objet réalisé tout est permis et il y a lieu de croire que tout est possible : animaux, fleurs, personnages, véhicules, mobilier, constructions géométriques ou simplement décoratives… Les limites de l’imagination et de l’habileté des plieurs reculent sans cesse.

Les règles de base sont parfois contournées, notamment en ce qui concerne le choix de la feuille de départ : l’utilisation de formats différents (rectangle, polygones réguliers) permet de varier les axes de symétrie, tandis que du point de vue esthétique la texture et la (ou les) couleur(s) du papier assurent la mise en valeur du résultat. De même l’utilisation de plusieurs feuilles permet d’obtenir un résultat qui est l’assemblage de pliages identiques (origami modulaire) ou différents (origami composé). Enfin, certains plieurs ne se contentent pas de plier, ils peuvent froisser ou bien modeler le papier, en l’humidifiant au besoin, pour augmenter le réalisme des modèles.

Toutes ces variantes n’ont bien sûr de valeur que dans la mesure où elles constituent une recherche d’élargissement des possibilités du papier et non des solutions de facilité dictées par un résultat à atteindre.

La pratique

L’origami est un passe-temps plein de charme et de délicatesse, qui peut être pratiqué par tous. Que vous soyez jeunes ou moins jeunes, mathématiciens ou philosophes, scientifiques ou littéraires, actifs ou contemplatifs, le pliage vous fera savourer les joies de la création artistique, de la maîtrise de soi et de la réussite.

Le solfège

Traditionnellement, le pliage se transmettait par l’apprentissage direct, la démonstration. Depuis quelques décennies, un « solfège » a été fixé, codifiant en quelques signes une notation qui permet de transcrire les étapes de réalisation des pliages. Ce code international, qui a sa source dans les livres de diagrammes de l’artiste japonais Akira Yoshizawa, permet la diffusion des modèles dans un langage universel.

Pour bien débuter l’origami, la connaissance de ce solfège est indispensable.